Décembre 2015 | Vol. 6 | N°3

Apprentissage : insertion professionnelle ou solution au déficit de compétences?

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Les programmes d’apprentissage modernes combinent formation scolaire et expérience en milieu de travail. Il y a consensus sur ce point. Toutefois, il y a des différences plus subtiles sur les finalités. S’agit-il d’aider des jeunes à s’insérer sur le marché du travail ? Ou plutôt de répondre à une pénurie de main-d’œuvre, entre autres, dans les métiers spécialisés ?

Dans le premier cas, l’apprentissage est vu comme un dispositif d’insertion (school-to-work approach). Il constitue une alternative pour ceux et celles qui ne poursuivent pas d’études post-secondaires. L’objectif principal est d’aider les jeunes à s’insérer professionnellement.

Dans le second cas, l’apprentissage est considéré comme un dispositif permettant de compenser une pénurie de main-d’œuvre (skill deficit approach). Les secteurs sensibles sont ciblés et l’accent est mis sur l’inscription et l’achèvement du programme. Au Canada, cette approche est liée aux débats sur la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et sur le vieillissement de la population, où l’apprentissage est perçu comme un moyen d’assurer une adéquation entre la formation et l’emploi.

Ces deux approches ont des priorités distinctes. La première met le bien-être de la personne au cœur des décisions. L’apprentissage est une voie pour ceux et celles qui éprouvent des difficultés dans les filières académiques. La seconde a pour objectif de s’assurer que la formation répond aux besoins du marché du travail.

Pourquoi préciser la différence entre les deux approches? Parce que cela affecte la façon dont les décideurs vont orienter le développement et l’évaluation de programmes d’apprentissage. D’un côté, l’accent sera mis sur les besoins des jeunes pour faciliter leur insertion professionnelle. De l’autre, ce sont les besoins de main-d’œuvre des entreprises qui vont affecter l’offre de formation, qui ne sera pas exclusivement ciblée vers les jeunes.

Comment le Canada se positionne-t-il dans tout ça? Le pays, comme les États-Unis par ailleurs, penche davantage du côté de l’approche du déficit de compétences. Dans les deux pays, les programmes d’apprentissage reçoivent des clientèles adultes. Au Canada, en 2007, seulement 26,5% des apprentis canadiens avaient moins de 25 ans (Ménard, Walker, 2007).

Références

Sharpe, A. & Gibson, J. (2005). The apprenticeship system in Canada: trends and issues. Ottawa: Centre d’étude des niveaux de vie.

Ménard, M., Chan, C. K. Y. & Walker, M. (2007). National apprenticeship survey (pp. 88). Ottawa: Statistiques Canada.

Extrait

Les programmes d’apprentissage modernes combinent formation scolaire et expérience en milieu de travail. Il y a consensus sur ce point. Toutefois, il y a des différences plus subtiles sur les finalités. S’agit-il d’aider des jeunes à s’insérer sur le marché du travail ? Ou plutôt de répondre à une pénurie de main-d’œuvre, entre autres, dans les métiers spécialisés ?

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